Ma belle-mère m’a envoyé des chocolats fins pour mon anniversaire. Le lendemain, elle a appelé et m’a demandé : « Alors, ils étaient comment, les chocolats ? » J’ai souri et j’ai répondu : « Mon mari les a tous mangés. »

Ma belle-mère m’avait envoyé des chocolats artisanaux pour mon anniversaire. Le lendemain, elle m’a appelée :
— *Alors, les chocolats ?*
J’ai souri et répondu :
— *Mon mari les a tous mangés.*
Un silence. Sa voix a tremblé :
— *Quoi ? Vraiment ?*
Puis mon téléphone a vibré : c’était mon mari qui appelait.

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Ma belle-mère m’avait envoyé des chocolats réfrigérés, de luxe.
Ils étaient arrivés dans une élégante boîte noire enveloppée de glace carbonique, avec un ruban et une petite carte :
**« Joyeux anniversaire, Paige. Profite d’une douceur. »**

De la part de Lorraine Harper, c’était… étonnant. Cette femme me traitait depuis quatre ans comme si j’avais épousé son fils par défi.

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Pendant des années, j’avais encaissé des remarques comme :
— *Paige ne cuisine pas beaucoup, hein ?*
Et Ethan ne ratait jamais un appel de sa mère.

Alors, en découvrant les chocolats dans le frigo, j’ai ressenti quelque chose d’inhabituel : un soupçon de paix.

Le soir, pendant que je préparais le dîner, Ethan a ouvert le frigo.
— *Oh ! Ça a l’air incroyable ! C’est de maman ?*
— *Oui. Pour mon anniversaire.*
— *C’est gentil,* dit-il avant de m’embrasser distraitement.

Plus tard, en pyjama, j’ai ouvert la boîte.

Vide.

Juste les petits moules en papier, parfaitement rangés, comme si les chocolats n’avaient jamais existé.

— *Ethan ?*
— *Oui ?* répondit-il depuis le canapé, sans la moindre culpabilité.
— *Tu as mangé les chocolats ?*
— *Oui. Je croyais que tu en avais déjà pris un.*
— *Tous ?*
— *Ils étaient petits… C’est juste du chocolat, Paige. Je t’en rachèterai.*

Ce n’était pas le chocolat qui me blessait. C’était le geste : tout ce qui était pour moi lui appartenait toujours, par réflexe.

Le lendemain matin, Lorraine a appelé :
— *Paige ! Joyeux anniversaire encore ! Les chocolats sont bien arrivés ?*
— *Oui, merci.*
— *Et alors ? Tu les as trouvés comment ?*

Je regardais Ethan, qui se servait un café comme si de rien n’était. Cette fois, j’ai décidé d’être honnête.

— *Mon mari les a tous mangés.*

Il y eut un silence.
Puis une panique dans sa voix :
— *Quoi ? Tu es sûre ?*
— *Oui. Il a tout mangé hier soir.*

J’entendis un murmure étouffé, puis sa voix se fit tremblante :
— *Paige… écoute-moi bien. Est-ce que tu te sens bien ? Tu es seule ? Tu n’as rien senti d’anormal ?*

Mon cœur s’est serré.
— *Lorraine… pourquoi tu me demandes ça ?*

Un souffle étranglé.
— *Mon Dieu… c’est ma faute.*

Avant que je puisse répondre, un appel entrant s’est affiché.

**Ethan.**

Il m’appelait… depuis sa voiture… alors qu’il était censé être encore dans la cuisine.

Et dans le combiné, Lorraine a murmuré, terrorisée :

**— Ne décroche pas. Ferme la porte. Tout de suite.**

Je me suis figée.

La tasse d’Ethan était encore sur le comptoir, chaude.
Je ne l’avais pas vu sortir.

— *Paige,* dit Lorraine d’une voix affolée, *écoute-moi sans poser de questions. Fais ce que je te dis.*

— *Pourquoi ?*

— *Parce qu’Ethan ne devrait pas t’appeler. Pas maintenant. S’il le fait… cela veut dire que la boîte n’a pas été manipulée correctement.*

Un frisson m’a parcouru.
— *Manipulée comment ? Lorraine, qu’est-ce que tu as fait ?*

Elle inspira profondément.
— *J’ai voulu l’aider à se calmer. Il… il perd le contrôle quand il pense que tu vas le quitter. Alors j’ai demandé… quelque chose… pour apaiser. Pas du poison ! Juste quelque chose pour endormir. Quelques heures. Le temps que vous arrêtiez de parler de divorce.*

Mon sang s’est glacé.
— *Tu voulais que je m’endorme ? Pour quoi faire ?*
— *Pour signer… certains papiers. Rien de grave ! Juste… temporaires.*

J’ai senti mes jambes se dérober.

Un message est apparu sur mon téléphone :

**Réponds. Maintenant.**

Puis un autre :

**Pourquoi tu m’ignores ?**

Je me suis approchée de la fenêtre.
Sa voiture était dans l’allée. La mienne aussi.

Puis je l’ai vu. Ethan. Marchant vers la maison, pâle, les traits crispés.

Il leva les yeux vers la porte.

— *Paige,* dit-il dehors, *ouvre la porte.*

Lorraine, en haut-parleur, sanglotait :
— *Ne l’ouvre surtout pas.*

Ethan frappa, fort.
— *Paige ! Maintenant !*

— *Qu’est-ce que tu fais dehors ? Tu étais dans la cuisine.*
— *Arrête ton petit jeu,* grogna-t-il. *Pourquoi tu lui as dit que j’avais mangé les chocolats ?*

Il avait deviné.

Et il était furieux.

— *J’appelle la police,* dis-je.

Sa voix se fit douce, manipulatrice.
— *Paige… je veux juste parler. Maman t’a menti parce qu’elle a paniqué.*

Je regardai par le judas : il transpirait, ses pupilles dilatées. Il luttait contre la somnolence… et contre sa colère.

— *Je ne me sens pas en sécurité,* soufflai-je.

— *Tu es ma femme,* dit-il lentement. *Tu es censée être en sécurité avec moi.*

Ses mots avaient le goût d’une menace.

Je reculais.

— *Je vais appeler les secours,* dit Lorraine. *Paige, reste à l’intérieur.*

Je me dirigeai vers la porte arrière.

Ethan hurla :
— *Tu appelles la police ? Pour moi ? Après tout ce que j’ai fait pour toi ?*

Il courait autour de la maison.

La poignée vibra.
— *Paige… ne me force pas à casser ça.*

J’ai composé le 911.

— *Mon mari est dehors. Il semble drogué. Je suis terrifiée. Ses chocolats étaient… altérés.*

Lorraine cria :
— *Ce n’était pas une erreur… Mon Dieu… ce n’était pas…*

Puis un bruit sourd : bois éclaté.

J’ai couru me cacher dans la buanderie.

Des minutes interminables passèrent jusqu’à ce que des voix retentissent :

**— Police ! Ouvrez !**

Ethan répondit aussitôt, jouant la victime :
— *Merci d’être venus. Ma femme délire. Elle pense qu’on veut l’empoisonner…*

Je chuchotai au téléphone :
— *Il ment. Tout est faux.*

Un officier appela :
— *Madame ? Où êtes-vous ?*

La poignée de la buanderie bougea.

Une voix inconnue murmura :
— *Madame ? Je peux ouvrir ?*

Ce n’était pas la police.

Je suis restée silencieuse.
L’opérateur m’a dit :
— *Ne bougez plus. Les agents arrivent.*

Puis :
— *Reculez immédiatement ! Police !*

La pression contre la porte cessa.

Quelques instants plus tard :
— *Madame, ici l’agent Ramirez. Badge 2714. Vous pouvez ouvrir.*

Quand je suis sortie, deux policiers m’ont protégée.

Dans le salon, Ethan était menotté.
À côté de lui, un homme inconnu — un faux livreur — également arrêté.

Ethan gronda :
— *Paige ! Dis-leur que tu as exagéré !*

Je le regardai, enfin lucide.
— *Non. Je ne couvrirais plus jamais tes mensonges.*

Ramirez souleva un sac à preuves.
À l’intérieur : la carte d’anniversaire… et un document notarié préparé :
**« transfert volontaire des intérêts matrimoniaux »**

Ethan blêmit.
— *Ce n’est pas ce que tu crois…*

— *Vous expliquerez ça plus tard,* répondit Ramirez.

En les voyant sortir, Ethan se retourna une dernière fois :
— *Tu crois être en sécurité ? Tu viens de te faire des ennemis.*

— *Non,* répondis-je calmement. *Tu t’en es fait tout seul. J’ai juste arrêté de te protéger.*

Quand tout fut enfin silencieux, j’appelai Lorraine. Elle sanglotait.

— *Paige… pardonne-moi.*

— *Qui était cet homme ?* demandai-je.

Elle inspira difficilement.
— *Un notaire… celui qui aide le groupe d’Ethan. Il était censé faire signer “officiellement”. Ethan disait que tu serais calme… endormie… et que tout serait réglé.*

Mon cœur se serra.

Je regardai l’écrin vide des chocolats — mon cadeau d’anniversaire devenu une arme.

Et je compris :
Ce n’était pas une erreur.
C’était un plan.
Un plan qui n’a échoué que parce que, pour une fois, j’ai dit la vérité à la mauvaise personne.

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