“Oui, c’est elle. Comment puis-je vous aider ?” répondis-je, toujours un peu somnolente.
L’homme hésita un moment avant de reprendre la parole, sa voix devenant plus urgente.
“Je suis l’ancien propriétaire de la voiture. Je sais que c’est étrange, mais… il y a quelque chose que j’ai laissé dans le véhicule, sous le siège arrière. C’est… quelque chose de vivant. Vous devez le récupérer, avant que ça ne devienne un problème.”
Je me figeai. “Quelque chose de vivant ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?”
L’homme se tut pendant un instant, comme s’il cherchait ses mots. “Je… je ne peux pas en dire plus au téléphone. Mais croyez-moi, vous devez le vérifier, sinon vous allez regretter d’avoir ignoré mon appel. Il faut que vous veniez rapidement.”
Avant même que je puisse répondre, il raccrocha. Le silence qui suivit me sembla lourd, oppressant. Je restai là, le téléphone dans les mains, le regard fixé sur l’écran. Quelqu’un d’autre m’aurait peut-être ri au nez, pensant à une blague ou à une farce, mais quelque chose dans cette conversation m’avait laissée inquiète.
Qu’est-ce qu’il avait bien pu laisser sous le siège ? Et pourquoi n’avait-il pas pu m’expliquer plus clairement ? Ma curiosité grandissait, mais en même temps, une vague de scepticisme me traversait. Peut-être que c’était simplement une tentative de me faire peur, un appel étrange d’un ex-propriétaire trop attaché à sa voiture. Mais je n’étais pas du genre à ignorer les avertissements, surtout quand ils semblaient aussi… précis.
Je me levai, pris une grande inspiration et décidai de vérifier par moi-même. J’attrapai mon manteau et me dirigeai vers la voiture, prête à affronter ce qui m’attendait sous le siège.
Le silence du matin était presque assourdissant. Les oiseaux chantaient, mais tout semblait plus calme, plus… menaçant. Arrivée à ma Toyota, je m’agenouillai à côté du siège arrière. Je glissai la main sous le siège, mon cœur battant la chamade. Ce qui m’attendait là-dessous allait-il être un simple objet oublié, ou quelque chose de bien plus sinistre ?
Je tirai un petit paquet, enveloppé dans un tissu usé. En l’ouvrant, une odeur étrange s’en échappa, suivie d’un léger mouvement, comme si l’objet respirait…
…d’inquiétant dans son regard. Une nervosité palpable qui contrastait avec son apparence décontractée. Il n’avait pas l’air d’un homme tranquille, mais plutôt d’un homme pressé, sur le point de dévoiler quelque chose qu’il ne voulait pas vraiment partager.
“Alors, où est-ce ?” demanda-t-il, en jetant un coup d’œil autour de nous, comme s’il attendait de voir si quelqu’un d’autre se cachait dans l’ombre.
Je désignai ma voiture d’un geste. “Sous le siège arrière, comme vous l’avez dit. Mais je vous préviens, si c’est une farce, ça va mal tourner.”
Il hocha la tête, visiblement plus nerveux encore. “Non, non, je vous jure, ce n’est pas une blague. C’est… c’est sérieux. Il ne faut pas qu’il reste là.”
Je n’avais pas l’intention de m’éterniser à discuter. Mon esprit bouillonnait de questions, mais quelque chose me disait qu’il fallait agir vite. Je m’approchai de ma Corolla, ouvrit la porte côté conducteur, et m’accroupis pour examiner le siège arrière.
Ben se tenait à côté, les bras croisés, scrutant la scène d’un air inquiet. Je glissai ma main sous le siège, et… rien. Pas de paquet mystérieux, pas de sensation étrange. J’étais sur le point de me relever, quand soudain, je sentis quelque chose de doux et de chaud. Un petit souffle d’air.
Je sursautai en me rendant compte que j’avais trouvé une petite poche en tissu dissimulée sous le siège. Je l’attrapai, et, contre toute attente, un petit paquet bougea à l’intérieur.
Le cœur battant, je dénouai le tissu avec précaution. Quand je vis ce qu’il y avait dedans, je fus presque déçue, mais en même temps, un frisson parcourut mon échine. Il ne s’agissait pas d’un animal, comme j’avais redouté. Mais c’était… encore plus étrange.
Une petite boîte en bois, soigneusement sculptée, avec une inscription à l’intérieur qui semblait être écrite à la main. Je tournai la boîte dans mes mains, le cœur battant plus vite. Et quand je l’ouvris enfin, ce n’était pas ce que j’avais imaginé.
Il n’y avait rien de vivant, mais une série de petites pierres noires et lisses, disposées dans un ordre particulier. Et au centre, un pendentif en forme de cœur, presque trop brillant, comme s’il venait tout juste d’être forgé.
Ben s’approcha, son regard toujours plus insistant. “Vous l’avez trouvé ?”
Je le regardai, un peu déstabilisée. “Oui… mais pourquoi ce pendentif ? Qu’est-ce que cela signifie ?”
Il baissa la tête, visiblement gêné. “C’est… c’est compliqué. Mais je vous promets que ce n’était pas censé arriver comme ça. Vous êtes maintenant en possession de quelque chose de très ancien. Et vous devez absolument savoir ce que vous avez entre les mains.”