Mon mari était parti en voyage d’affaires, mais en rendant visite à mes beaux-parents, j’ai été sous le choc de voir des couches pour bébé accrochées partout dans la cour.

Mon mari m’avait dit qu’il partait en voyage d’affaires à Monterrey pour toute une semaine. Il m’avait conseillé de rester à la maison, de me reposer, qu’il n’était pas nécessaire d’aller voir ses parents à la campagne. Mais ce jour-là, sans raison apparente, mon intuition me soufflait autre chose. J’ai donc décidé de prendre le bus et de surprendre mes beaux-parents.

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À peine avais-je franchi le portillon que, au lieu du sourire bienveillant de ma belle-mère ou de la silhouette mince de mon beau-père balayant la cour, quelque chose me cloua sur place : une rangée entière de couches pour bébé pendait aux cordes à linge et aux câbles du jardin. Certaines portaient des traces jaunes, d’autres des restes de lait.

Je suis restée figée. Mes beaux-parents avaient déjà dépassé la soixantaine. Il était impossible qu’ils aient un bébé. Aucun membre de la famille ne leur avait laissé d’enfant non plus. Alors… à qui appartenaient ces couches ?

Je suis entrée en tremblant. La maison était inhabituellement silencieuse, mais flottait un léger parfum de lait en poudre. Sur la table, un biberon à moitié terminé. Mon cœur battait à tout rompre, mes pensées étaient un chaos.
Mon mari me cachait-il quelque chose ?

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C’est alors qu’un pleur de bébé est venu de l’ancienne chambre que mon mari et moi utilisions chaque fois que nous rentrions au pays. J’ai couru jusque-là, les mains tremblantes, peinant à tourner la clé. Quand j’ai ouvert la porte… sur le lit, un nouveau-né agitait bras et jambes, tandis que ma belle-mère lui changeait précipitamment sa tenue.

En me voyant, elle est devenue livide, comme si tout son sang l’avait quittée. J’ai balbutié :

— Maman… à qui est ce bébé ?

Elle a tremblé, a évité mon regard et a seulement réussi à murmurer :

— Ne nous déteste pas… ce bébé porte le sang de cette famille.

Tout mon corps s’est glacé. Les paroles de mon mari, ses étranges voyages d’affaires, les esquives de ma belle-mère… tout tourbillonnait dans ma tête.

— Se peut-il que… mon mari ait eu un enfant hors mariage ?

Je suis tombée sur une chaise, incapable de détacher mes yeux du bébé. Il lui ressemblait tant : le front, les yeux… c’était indéniable. Un nœud m’étranglait la gorge, tandis que ma belle-mère tenait le bébé avec des mains tremblantes.

— Maman… qu’est-ce qui se passe ? — ai-je exigé.

Ses yeux se sont emplis de larmes tandis qu’elle murmurait :

— Cet enfant… est à Héctor. Nous n’allions pas te le cacher pour toujours, mais son père a dit : « attends le bon moment ». Personne n’imaginait que tu arriverais si soudainement…

Mon monde s’est effondré. Ces voyages, ces excuses… tout n’était qu’une façade pour couvrir cette terrible vérité.

— Et la mère du bébé ? — ai-je réussi à demander d’une voix brisée.

Ma belle-mère a baissé les yeux :

— Elle a laissé le bébé et a disparu… Le pauvre Héctor se débrouille seul, alors…

Elle n’eut pas le temps de finir qu’un grincement de portail retentit. Des pas familiers se firent entendre. Je me suis tournée — mon mari entra en traînant sa valise, surpris de me voir là.

— Toi… qu’est-ce que tu fais ici ? — bégaya-t-il, et son expression changea en voyant le bébé dans les bras de sa mère.

Je me suis levée d’un bond, les yeux en feu :

— Ton prétendu « voyage d’affaires à Monterrey »… n’était-ce qu’un mensonge pour cacher que tu étais ici à t’occuper de ton enfant illégitime ?

L’air est devenu irrespirable. Ma belle-mère a serré le bébé, mon beau-père est resté figé sur le pas de la porte, et mon mari s’est mis à transpirer à grosses gouttes.

J’ai avancé, presque en criant :

— Dis-le ! Cet enfant est bien le tien, n’est-ce pas ?!

Il s’est tu longtemps, puis a finalement hoché la tête.

Mon cœur s’est brisé. Tout mon amour, ma confiance, mes sacrifices… réduits en poussière.

J’ai laissé échapper un rire amer, sarcastique :

— Donc, toutes ces années, je n’ai été qu’une marionnette, pendant que tu menais une double vie : mari avec moi, père de l’enfant d’une autre femme.

Il s’est précipité vers moi, m’a pris la main, suppliant :

— S’il te plaît, écoute-moi, ce n’est pas ce que tu crois… J’allais te le dire, mais—

J’ai arraché ma main, la colère au fond des yeux :

— Ce n’est pas ce que je crois !? Alors quoi ? Le bébé est tombé du ciel ?

La maison s’est figée dans un silence de tombe. Ma belle-mère a voulu parler, mais j’ai levé la main pour l’arrêter. Je voulais entendre la vérité de sa propre bouche.

— Jusqu’à quand comptais-tu me cacher ça ? Jusqu’à ce que l’enfant m’appelle « tata » ? Ou jusqu’à ce que je ne puisse pas avoir d’enfants, pour t’en servir d’excuse afin de m’abandonner ?

Il a baissé la tête sans un mot. Ce silence a été l’aveu le plus cruel de tous.

J’ai pris une grande inspiration et je me suis redressée, d’une voix décidée :

— Très bien. Tu as un enfant, et moi, j’ai ma dignité. Divorce de moi. Je refuse d’être la femme pathétique que tout le monde regarde avec pitié.

Il s’est affolé :

— Non ! J’ai eu tort, mais pense à notre famille, à mes parents…

Je l’ai regardé froidement :

— Celui qui n’a jamais pensé à cette famille, c’est toi.

Sur ces mots, je me suis retournée et je suis partie, laissant derrière moi les pleurs du bébé, les supplications désespérées de mon mari et les sanglots de ma belle-mère.

Mais je ne me suis pas arrêtée. Une seule idée brûlait dans mon esprit :
Je vais recommencer — mais jamais avec lui.

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